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Jacques de la Presle
Detroit-Windsor Chamber Ensemble

POL 590 452


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Sonate pour violon et piano (1913-1914) *
Petite Suite en fa pour basson et piano (1944) *
Le Jardin mouillé pour harpe (1912)
Le Rêve du jeune faon pour cor et piano (1949)
Scherzetto pour cor et piano (1929)
Orientale pour flûte et piano (1930) *
Pièce brève pour basson et piano (1957) *
Chant triste pour violoncelle et piano (1912) *
Pièce de concert pour violoncelle et piano (1932) *
Suite en sol pour quatuor à cordes (1917) *

* premier enregistrement / first recording

en écoute : de la Presle, Sonate pour violon et piano

 

   
         
   

Jacques de la Presle (1888 - 1969)

Admirateur de Fauré, Ravel, Debussy et Poulenc, Jacques de la Presle, opposé à l’influence de la musique de Wagner et de Stravinsky, a composé une œuvre musicale élégante et raffinée, pleine de poésie. Ses nombreuses mélodies attestent de son âme d’artiste tournée vers le beau. Ce musicien sincère, ce poète a déclaré un jour : « Je n’ai jamais rien écrit qui ne fût pour moi un besoin impérieux de le faire. Je crois que tout artiste écrit pour s’élever au-dessus de lui-même. Je suis toujours attiré vers une expression simple, plus dépouillée. C’est ce qui est le plus difficile en art. Debussy disait qu’il cherchait toujours à atteindre jusqu'à la chair même de l’émotion. C’est, il me semble, ce que recherche toujours tout artiste passionné de vérité et de sincérité. » Un beau jour de la Grande Guerre, alors replié dans un tunnel de Saint-Quentin (Aisne), sa nature sensible et sa tendresse le poussaient à écrire pour sa future femme une Suite en sol pour quatuor, alors que les bombardements faisaient rage autour de lui. Plus tard, à l’attention de ses deux jeunes enfants il composera un Album d’images, suite pour piano comportant des sortes de croquis d’animaux brossés en quelques traits tendres ou humoristiques.
Né le 5 juillet 1888 à Versailles, Jacques Guillaume de Sauville de la Presle est issu d’une vieille famille champenoise, aristocrate et humaniste, qui a donné trois légionnaires, dont le plus ancien Eugène-Louis est né le 4 avril 1787 à Vandières (Marne). Il joue du piano à l’âge de 6 ans, à 10 ans tient l’orgue chez les Eudistes de Versailles, où il est scolarisé, et débute ses études musicales auprès de Paul Fauchet au Conservatoire de Versailles. Suivant les conseils de Paul Taffanel, le chef d’orchestre de l’Opéra et ami de la famille, tout en poursuivant ses études littéraires couronnées par un baccalauréat ès-lettres, il rejoint ensuite le Conservatoire de musique et de déclamation de Paris. Là, il a pour maîtres Antoine Taudou (harmonie), Georges Caussade (contrepoint) et Paul Vidal (composition). À cette même époque, il est nommé organiste de l’église Notre-Dame de Versailles, où il succède à son professeur Paul Fauchet parti au grand-orgue de l’église Saint-Pierre-de-Chaillot, à Paris.
La Grande Guerre interrompt prématurément ses études musicales. Parti au front dès le début de la guerre comme soldat brancardier au 119ème Régiment d’Infanterie, il se retrouve à trois reprises à Verdun. Trois mois avant la signature de l’armistice, le 15 août 1918, il est sérieusement gazé, ce qui lui vaut sept mois d’hôpital entre la vie et la mort. Durant cette période, de la Presle n’abandonne pas pour autant la musique. Se souvenant d’avoir joué autrefois, lors de son service militaire, du trombone à coulisse avec quelques camarades également passionnés de musique, parmi lesquels André Caplet, Georges Jouatte, Taillardat, Maurice Maréchal, René Dorin et plusieurs autres Prix du Conservatoire, il fonde un orchestre de 35 instrumentistes. Avec cette formation militaire, il s’évertue à faire oublier quelques instants aux soldats les affres de cette guerre épouvantable. Il monte de grandes œuvres, comme la suite pour orchestre Impressions d’Italie de Gustave Charpentier, qui avait déjà obtenu un succès considérable chez Lamoureux quelques années auparavant. Sa brillante conduite durant le conflit lui vaut la Médaille militaire et deux citations. La deuxième, remise en même temps à lui et son ami le chansonnier René Dorin (1891-1969) par le général de Thuy, commandant la 12ème brigade d’infanterie, comportait le texte suivant : « remarquable brancardier, a accompli depuis le début de la campagne ses fonctions de brancardier, dans les secteurs et sur les pistes les plus battus par le feu de l’ennemi, avec une vigueur et une énergie exemplaires. A contribué, en outre, dans les cantonnements de repos, par son entrain et son ascendant sur ses camarades, à ramener la gaieté et la bonne humeur, après les épreuves les plus pénibles. » Le texte de cette citation fut une nouvelle fois lu en public le 7 mars 1921 au Théâtre des Arts de Rouen lors d’une conférence du Lieutenant-Colonel breveté de La Gontrie. Elle traitait des musiques militaires à travers les âges, avec audition des vieux airs militaires français exécutés par la Musique et les Chœurs de la 5ème Division sous la direction du Chef de musique Clément. Fut notamment interprété le Cri de guerre de la 6ème Division d’Infanterie composé par Jacques de la Presle, sur une poésie de René Dorin, qui avait été donné aux armées la première fois le 30 juin 1915 par le 119ème Régiment d’Infanterie, devant Aix-Noulette (Pas-de-Calais).
Une fois la guerre terminée, Jacques de la Presle se remet au travail, réintègre la classe de composition de Paul Vidal et décroche en 1920 le Second Prix au Concours de Rome, avec la cantate Don Juan. L’année suivante c’est le Grand Prix avec Hermione, suivi du traditionnel séjour de quatre années à la Villa Médicis, aux frais de l’Académie des Beaux-Arts (1922 à 1925). Il en gardera sa vie durant un souvenir sans égal, s’étonnant même que certains compositeurs, et non des moindres, aient pu en contester les bienfaits : « Il faut vivre à Rome pendant quatre ans comme je l’ai fait pour en pénétrer tout le caractère d’éternité. J’ai voulu la comprendre à fond et je puis dire qu’elle a pris toute ma chair : je dis Rome plus que les autres villes d’Italie, car, quelle que soit la magnificence de toutes, dans nulle autre on ne trouve une semblable lumière, une aussi forte pérennité des siècles illustres écoulés. Le temps de Rome a été pour moi un temps merveilleux. Je dirai même ceci, [...] qu’à mon avis le musicien a peut-être plus encore à retirer de l’Italie que le peintre ou le sculpteur, lesquels me semblent plus particularisés et profiter moins de l’ambiance. », et de conclure par : « j’estime donc que le Prix de Rome est un privilège extraordinaire. »
C’est dans un studio de Rome qu’il avait loué pour y accueillir sa femme, née Mlle Portalis, et ses deux jeunes fils Thibaut et Jean, qu’est né son oratorio en 3 tableaux, l’Apocalypse de Saint Jean. Plus tard il précisera à propos de cette œuvre, primée au Concours musical de la Ville de Paris en 1928, et donnée en première audition par Albert Wolff chez Lamoureux, le 16 février 1929 :
« J’ai voulu faire quelque chose de construit, réagir contre cette tendance moderne à disséminer les idées, à rétrécir les formes, à appauvrir l’écriture. C’est peut-être encore beaucoup de prétention de ma part, mais je me tiens en dehors de toute chapelle. J’essaie de rester moi-même, de faire ce que je crois, tout en demeurant très large d’idées et sympathique aux diverses tendances modernes : je réclame seulement le strict droit de ne pas les suivre quand elles sont contraires à ma nature. » Charles Pons, commentant cette partition, soulignait en 1938 : « l’aisance dans la maîtrise, l’élégance du ton, la clarté de la ligne mélodique, les jeux chatoyants d’accords enluminés par les prodigieuses trouvailles de l’orchestre, une puissance d’ennoblissement... »
À son retour de Rome, Jacques de la Presle se livre à l’enseignement, notamment au Conservatoire de Paris où il professe l’harmonie de 1937 à 1958. Au nombre de ses élèves qui bénéficièrent avantageusement de ses leçons citons Maurice Jarre, Antoine Duhamel, ainsi que le compositeur canadien André Mathieu et la pianiste Agnelle Bundervoët. C’est pour elle qu’il écrira ses Thème et Variations et son Concerto en ré, qu’elle crée en 1951 chez Colonne, au théâtre du Châtelet, sous la direction de Paul Paray. Cette œuvre obtint en 1953 le Prix de la Ville de Paris. Cet enseignement, qu’il considérait d’ailleurs comme « supérieurement intéressant », était une source de joie importante. Il formait ses élèves pour en faire de véritables artistes. Bien évidemment, dans sa classe on apprenait la musique !, mais on parlait aussi beaucoup de littérature, de théâtre, de peinture, de sculpture..., bref de tous les arts qui élèvent l’âme sensible et délicate d’un artiste. Jacques de la Presle fut également directeur artistique de Radio-Paris à partir de 1930, puis de la Radiodiffusion nationale jusqu’en 1943, et inspecteur principal de l’enseignement musical de 1945 à 1952.
Dans toute l’œuvre de Jacques de la Presle on retrouve la sincérité de l'auteur, qui certes est moderne, mais n'oublie jamais l'apport du passé. Il avait d'ailleurs déclaré un jour : « La culture c'est la connaissance profonde des formes et des manifestations des sensibilités de ceux qui nous ont précédés. » Le catalogue de ses compositions donne une idée de son œuvre que l’on peut aisément qualifier d’importante. Il aurait certainement désiré écrire encore davantage, mais ses nombreuses occupations l’en empêchèrent. En dehors des partitions déjà évoquées, citons sa Sonate pour violon et piano, interprétée notamment par Lucienne Royer et Pierre Vibert, sa Petite Suite en fa pour basson et piano, interprétée par Maurice Allard et André Collard, sa Pièce de concert pour violoncelle et piano, jouée par Reine Flachaut et Odette Pigault, et plus récemment par Jacques Ripoche et Ichiho Takishima, son Jardin mouillé pour harpe, au répertoire de Marielle Nordman et autrefois à celui de la regrettée Lily Laskine... Mais c’est surtout pour ses nombreuses mélodies, toujours écrites dans un style soigné et délicat, sur des textes d’Emile Verhaeren, Albert Samain, Francis Jammes, Henri de Régnier, Louis Le Cardonnel, Battanchon, ou encore Anna de Noailles, que Jacques de la Presle est reconnu. Elles étaient chantées régulièrement après la dernière guerre, notamment par le baryton Camille Maurane, grand spécialiste de la mélodie française, accompagné d’Odette Pigault ou de Catherine Brilly, qui en a enregistré plusieurs au début des années soixante : Chanson, Prière, La Maison serait pleine de roses, Heures d’après-midi, Le Vent, Trois Impressions, La Lettre, L’Attente mystique, Heures claires...
Jacques de la Presle est également l'auteur d'ouvrages pédagogiques : Soixante Leçons d'harmonie (Basses et Chants donnés. Réalisations), recueil de leçons données par l’auteur aux concours du Conservatoire (Leduc, 1945), Dix Leçons de solfège (Paris, L. de Lacour, 1947). Longtemps domicilié rue de Courcelles à Paris XVII°, il y est décédé le 6 mai 1969 à Paris.
Personnage courtois, modeste et très cultivé, Jacques de la Presle qui n’ignorait rien du passé tout en prévoyant l’avenir, « parcourant avec un égal bonheur les routes de l’ampleur et celle de la finesse », nous a légué une œuvre où « l’esprit le plus pur anime toujours la manière d’ailleurs précieusement ciselée. » Elle représente et représentera longtemps encore cette pure tradition de la musique française, héritière de la pensée de Franck, qui appartient à l’histoire de la musique.

Denis Havard de la Montagne
www.musimem.com


Connu principalement pour ses mélodies (plus de 70) et son œuvre pour piano (Concerto, Thème et Variations et diverses pièces), Jacques de la Presle nous a néanmoins laissé un nombre non négligeable de pièces de musique de chambre que nous présentons ici. Toutes montrent une grande diversité dans leur écriture, le mouvement harmonique et le traitement des motifs.
Sa Suite en sol pour quatuor à cordes, œuvre d’une grande gaîté, offre un contraste étonnant avec les circonstances dans lesquelles elle fut écrite, puisqu’elle date d’octobre 1917 quand de la Presle combattait sur le front à Grugies près de Saint-Quentin dans l’Aisne. Mais l’optimisme débordant de cette œuvre surprend moins quand on sait que le Général de Thuy, commandant la 12ème Brigade d'Infanterie, lors de la remise de la Médaille militaire (1916) au brancardier de la Presle déclara notamment : «… contribue, en outre, dans les cantonnements de repos, par son entrain et son ascendant sur ses camarades, à ramener la gaîté et la bonne humeur, après les épreuves les plus pénibles. » Le 28 mai 1984 à France-Culture, lors d'une interview de Jean de La Presle portant sur l'œuvre de son père, celui-ci précisait que c'est certainement pour sa toute jeune épouse que Jacques de la Presle écrivit sous un tunnel, près de Saint-Quentin, et sous les bombardements, cette Suite en sol, montrant ainsi « cette faculté qu'a un artiste de pouvoir s'abstraire totalement des contingences extérieures ».
Le mot clarté est très évocateur du style de la musique de chambre de de la Presle « N’est-ce point dans ces pays de soleil [Sicile, Tunis, Sardaigne] qu’il prit goût de la clarté, de cette clarté que l’on retrouve dans ses mélodies […] dans sa Sonate pour piano et violon, dans sa Suite pour quatuor à cordes ? » (Aladin, in T.S.F Programme, L'Illustration de la Radio, 1936). Reprenons les mots de Jean Chantavoine quand il présenta cette pièce à ses auditeurs : « Le titre de Suite, en tête de l’œuvre que vous allez entendre, évoque les traditions de la musique ancienne, où ce terme désigne un divertissement musical formé de courtes pièces groupées ensemble mais sans autre lien interne que celui de leur tonalité. La Suite de M. de la Presle comporte trois de ces morceaux : le premier est un Menuet vif qui, par cette rapidité même, n’est pas sans analogie avec une autre danse de jadis, le Passepied. Le second morceau, intitulé Chanson intime est une courte romance, de caractère rêveur et populaire tout ensemble. Le troisième et dernier morceau s’appelle Fêtes : les "fêtes" dont il nous apporte l’écho joyeux sont les fêtes dansantes, animées par la gaîté de rythmes pimpants. » Chanson intime sera reprise par le compositeur lui-même pour violon et piano et arrangée par S. Chapelier pour violon solo et orchestre. Le dédicataire de la Suite en sol en est l’ambassadeur de France Arsène Henry, ami de la famille. Sa première audition eut lieu le 12 décembre 1919 Salle Erard (Paris), exécutée par G. Willaume et H. Schickel violons, Roelens alto et L. Feuillard violoncelle, lors d’un concert donné par le harpiste Marcel Grandjany (1891-1975), dédicataire du Jardin mouillé. Elle a été redonnée à Saint-Laurent d’Eu en 1928 par F. Monnier et M. Scobart violons, Duval alto et Paul de Gromard violoncelle. Par la suite, Georges Tessier, Maurice Crut, Serge Collot et Robert Salles l'ont jouée à la Radio Diffusion Française.
Le Jardin mouillé pour harpe, dédié à Marcel Grandjany comme mentionné plus haut est inspiré des vers d’Henri de Régnier :

Il pleut et les yeux clos j’écoute
De toute sa pluie à la fois
Le Jardin mouillé qui s’égoutte
Dans l’ombre que j’ai faite en moi.


On en doit sa création à son dédicataire le 23 février 1912, également à la Salle Erard. Cette oeuvre fut reprise l’année suivante le 29 janvier 1913 par Henriette Renié (1875-1956), compositrice et professeur de Grandjany et plus tard de Suzann McDonald, elle-même professeur de Kerstin Allvin, l’interprète sur ce CD, à l’université d’Indiana (U.S.A.). Cette pièce est sans doute la pièce instrumentale de de la Presle la plus jouée, les harpistes de tous temps et tous pays l’ayant adoptée en tant que « classique » dans leur répertoire de musique française de cette époque. Alfred Kastner, professeur de harpe à la Royal Academy of Music l’a jouée à Londres en 1913 ainsi que Magdeleine Veyron-Lacroix en 1921 à la Salle Gaveau et plus tard, en 1928, Nella Coen à Rome. Plus récemment, Lily Laskine et Marielle Nordman l'ont maintes fois interprétée.
Ces mêmes vers furent d’ailleurs mis en musique pour voix et piano antérieurement par Albert Roussel.
Une autre pièce majeure présentée sur cet enregistrement est la Sonate pour violon et piano écrite entre 1913 et 1914 (selon les annotations de la partie de piano), 1905 selon l’un des manuscrits. La dédicataire en est Léonie Lapié, née également en 1888 qui reçut son prix de violon du Conservatoire de Paris en 1908.Il s’agit donc d’une œuvre de jeunesse, de la Presle avait 25 ans en 1913, époque productive d’avant-guerre alors qu’il se prépare aux épreuves du Prix de Rome pour un premier essai en 1914. Elle n’est pas sans nous rappeler le style de Gabriel Fauré dans ses sonates pour violon.
Le premier mouvement débute par une assez longue introduction Lent suivie d’un Assez animé écrit en forme de sonate et se termine par une coda pleine d’entrain.
Le second mouvement est une mélodie répétée à trois reprises chaque fois plus intense et le troisième mouvement est également écrit selon la forme sonate avec une fin grandiose. Lucienne Royer et Pierre Vibert l'ont jouée à plusieurs reprises en leur temps ainsi que Lucia Artopoulos et Françoise Landowski lors d’un concert à l’École Normale à Paris en 1942.
Orientale, publiée en 1930, jouée ici à la flûte, est aussi destinée par le compositeur au violon et au saxophone-alto et a été transcrite pour basson par Fernand Oubradous.
La Petite Suite en fa pour basson et piano, en trois mouvements, fut écrite en 1944 pour le concours de basson du Conservatoire de Paris (classe de Gustave Dhérin) où de la Presle lui-même enseignait l’harmonie. Elle possède le même raffinement et esprit que la musique d’Eric Satie. Maurice Allard et André Collard l'ont jouée et enregistrée pour la radio. La Pièce brève, « dans le sentiment d’un Negro spiritual », pour les mêmes instruments fut composée plus tard en 1957 et représente l’une de ses dernières compositions. On peut en effet facilement imaginer que ses fonctions de professeur au Conservatoire et d’inspecteur de l’enseignement musical lui laissaient alors peu de temps pour s'adonner à la composition.
Le Rêve du jeune faon, titré à l’origine Le Rêve de Bambi, est dédié au corniste Jean Devémy (1898-1969), soliste de la Garde Républicaine et des Concerts Lamoureux. Le Scherzetto pour les mêmes instruments date de 1929.
Une autre pièce majeure au catalogue de musique de chambre de Jacques de la Presle est sa Pièce de concert pour violoncelle et piano composée en septembre1932 pour la violoncelliste Françoise Peynaud (« en toute admiration et reconnaissance ») et dont Reine Flachaut, accompagnée par Odette Pigault, fut l’admirable interprète ainsi que Monique Bazelaire et Catherine Brilli au piano, le 10 mars 1970 à la Salle Gaveau. Le manuscrit nous révèle le sous-titre de Sonate. Cela laisse-t'il entendre que de la Presle avait l’intention d’utiliser cette pièce comme premier mouvement d’une sonate pour piano et violoncelle ? Le violoncelle y est remarquablement mis en valeur, sa tessiture exploitée, et la technique déployée sans jamais être au détriment de la mélodie. En 1984 à Annecy, lors d'une nouvelle interprétation par Jacques Ripoche et Ichiho Takishima, la critique musicale soulignait encore « ce magnifique crescendo lyrique jouant de toutes les nuances chantantes de l'instrument au service d'une pensée contenue dans un équilibre exigeant. »

Nadine Deleury


Le Detroit-Windsor Chamber Ensemble

Les villes de Detroit (US) et Windsor (Canada) ne sont séparées que par un fleuve, ce qui permet aux musiciens des deux pays un échange culturel d’une grande richesse.
Le Detroit-Windsor Chamber Ensemble (autrefois connu sous le nom de Ambassador Chamber Players- du nom du pont qui relie les deux pays-) a récemment enregistré la musique de chambre de Ignatz Waghalter (2006 DWG Music). Les musiciens de cet ensemble, au nombre de 11 pour cet enregistrement, ont fait preuve de curiosité, de sensibilité et d’enthousiasme dans leur découverte des œuvres de musique de chambre de Jacques de la Presle dont la plupart sont enregistrées ici en première mondiale.
Les musiciens réunis pour cet enregistrement sont parmi les plus distingués du Michigan et de l’Ontario et tous appartiennent à des orchestres réputés ou (et) à des universités. Lillian Scheirich est violon solo de l’Orchestre Symphonique de Windsor, enseigne à l’Université de Windsor et mène une carrière de soliste et de chambriste, Marcus Schoon est bassoniste dans l’Orchestre Symphonique de Detroit et enseigne à l’Université de Oakland (Michigan), Nadine Deleury (violoncelle solo), Velda Kelly (violoniste), Andrew Wu (violoniste), James Greer (altiste), Susan Mutter (corniste) et Laura Larson (flûtiste) sont tous attachés à l’Orchestre du Michigan Opera Theatre. Kerstin Allvin, harpiste, joue fréquemment dans ces orchestres et a enregistré plusieurs CDs de musique de chambre (notamment du compositeur James Hartway). Quant aux pianistes Mary Siciliano et Angelina Pashmakova, elles font partie de la faculté de musique de l’Université de Oakland (Michigan) et donnent de nombreux récitals en tant que solistes et chambristes

 

Cher Auditeur,
Nous sommes convaincus que vous apprécierez la variété des trésors musicaux du peu connu, mais néanmoins admirable compositeur Jacques de la Presle, présentés sur ce CD.
Pour ceux qui sont doués d’un esprit enclin à la technologie, ou pour ceux qui sont simplement curieux, voici quelques détails et points techniques sur l'ingénierie du son ainsi que des rehauts techniques. Ces enregistrements ont été faits à l'Award Audio studio A, sur une période de deux ans. Notre but était de créer un CD qui soit agréable à la fois musicalement et au niveau de la sonorité. Pour produire le son le plus parfait, nous avons utilisé un minimum d’effets d’électroniques entre l’artiste et le disque. Nous croyons que la vraie passion de la musique transparaît mieux avec le minimum de traitement digital du début à la fin.
Chaque lien dans l’enregistrement a été soigneusement choisi après de nombreux tests d’écoute pour la fidélité du son et son habilité à transmettre le timbre exact, la couleur et la gamme dynamique que produit chaque élément musical. Les microphones utilisés pour cet enregistrement étaient des Rode Classic (microphones à tube), B.L.U.E. Dragonfly, Neumann U89, AKG C 414, DPA 4003 130 volt et l’Oktava ML-52 (microphones à rubans). Les signaux passaient directement des microphones à précision préamplificateurs jusqu’à l’enregistreur sur mesure numérique. Pour l’original numérique, le mixage et la régie, nous avons utilisé les formats digitaux de plus haute résolution possible à une vitesse de 24-bit 96 KHz ou 24-bit 192 KHz.
Pour produire une ambiance agréable et réaliste de la qualité de son déjà présente dans le studio A, nous avons ajouté une quantité nominale d’ambiance acoustique digitale très personnalisée. Aucune autre compression ou effets digitaux n’ont été utilisés. Le mixe final fut alors préparé pour compatibilité avec le format du CD, utilisant un procédé spécial pour obtenir la meilleure qualité de son sur la version finale du CD. Le résultat est un enregistrement audiophile de haute fidélité qui est d’un réalisme étonnant sur CD de format standard.
Nous remercions tous ceux qui ont si généreusement donné de leur temps et de leur talent pour jouer et enregistrer les œuvres de Jacques de la Presle, et nous vous souhaitons une très bonne écoute de la musique et du son produits sur ce CD.

Joseph LaQuiere, preneur de son (traduction Karen Landers)

Polymnie

Jacques de la Presle (1888 - 1969)

Jacques de la Presle, who admired Fauré, Ravel, Debussy and Poulenc but was opposed to the influence of Wagner and Stravinsky’s music, composed a musical œuvre that was elegant, refined and full of poetry. His numerous melodies attest to his artist’s soul oriented toward the aesthetic. This sincere musician, this poet, declared one day, “I never wrote anything that wasn’t a pressing need for me to do so. I believe that any artist writes to surpass himself. I’m always attracted to simple, uncluttered expression. That’s what’s most difficult in art. Debussy used to say that he aimed to reach into the very flesh of emotion itself. It seems to me that that is what any artist who holds a passion for truth and sincerity always looks for.” One day during World War I (WWI), while de la Presle lay hunched in a tunnel at Saint-Quentin (Aisne) with bombs blazing above head, his sensitive and tender nature spurred him to write a Suite en sol for quartet for his future bride.
Born Jacques Guillaume de Sauville de la Presle on July 5, 1888, at Versailles, to an old aristocratic and humanist champenoise family, known for three legionaires—one of whom, the eldest, is Eugene-Louis, born on April 4, 1787, in Vandières (Marne). Jacques de la Presle plays piano at the age of 6, and at 10, tends to the organ at the Eudistes de Versailles. He is schooled there and begins his musical studies with Paul Fauchet of the Conservatoire de Versailles. He then attends the Paris Conservatoire de musique and déclamation at the behest of Paul Taffanel, Opéra conductor and family friend, while pursuing his literary studies, which are crowned by a baccalauréat ès-lettres. There, his master professors are Antoine Taudou (harmony), Georges Caussade (counterpoint) and Paul Vidal (composition). During this same time period, he is named organist at the church of Notre-Dame de Versailles, where he succeeds his professor Paul Fauchet, who takes the position at the great organ of the St-Pierre-de-Chaillot church in Paris.
WWI momentarily interrupts his music studies. He leaves immediately for the front as a hospital porter soldier of the 119th infantry regiment and finds himself in Verdun for three deployments. Three months before the signing of the armistice, on August 15, 1918, he is seriously gassed, sending him in the hospital for seven months where he hangs between life and death. He remembers that he played trombone in the past during his military service with a few comrades, among whom were André Caplet, Georges Jouatte, Taillardat, Maurice Maréchal, René Dorin and several other conservatory prize winners, and he founds an orchestra with 35 instrumentalists.
With this military training, he distinguishes himself by helping soldiers momentarily forget about this horrible war’s atrocities. He puts on huge works such as the suite for orchestra, Impressions d’Italie by Gustave Charpentier, which had already been considerably successful with Lamoureux several years prior. His magnificent conduct during the conflict earns him the military Médaille (medal) and two commendations. The second one, given by the commander of the 12th infantry brigade, Général de Thuy, both to him and his songwriter friend René Dorin (1891-1969), included the following accolades, “He was a remarkable hospital porter, [he] fulfills since the beginning of the campaign his functions as hospital porter, in the sectors and the strips most beaten by the enemy’s fire, with exemplary vigor and energy. [He] contributes, moreover, in the rest quarters, by his good disposition and inspiration he provides his comrades with merriment and cheerfulness after the most trying challenges.”
The text of this commendation was read again in public on March 7, 1921, at the Théâtre des Arts de Rouen during a conference by Lieutenant-Colonel breveté de La Gontrie. The subject of the conference was military music through the ages, with the opportunity to listen to old French military tunes played by the Musique et les Chœurs de la 5ème Division under music director Clement. The piece written by de la Presle, Cri de guerre de la 6ème Division d’Infanterie, was also heard with poetry by René Dorin, which had been presented to the armies for the first time on June 30, 1915, by the 119th infantry regiment, near Aix-Noulette (Pas-de-Calais).
Once the war ends, Jacques de la Presle gets back to work, reassembles Paul Vidal’s composition class and wins the second prize at the Concours de Rome in 1920 with the Don Juan cantata. The following year, he receives the grand prize with Hermione, which he then follows up with his regular visits, paid for by the Académie des Beaux-Arts, to the Villa Médicis ; the visits last four years (1922 to 1925). He’ll retain a lifelong unparalleled souvenir, surprised even that certain well-known composers noticed its beneficial effects, “One must live in Rome for four years as I did to absorb the city’s eternal character. I wanted to comprehend it in depth, and I can say that it took all my flesh: I say to Rome more than to other cities of Italy, because, whatever the magnificence of all others, in none other does one find anything like its light and such a perennial presence of illustrious centuries gone by. My time in Rome was a marvelous time for me. I’d even say this … in my opinion, perhaps the musician has even more to extract from Italy than a painter or a sculptor, [whose art] seem[s] to me to benefit less from the atmosphere and be more particularized.” To conclude, said de la Presle, “I believe then that the Prix de Rome is an extraordinary privilege.”
It’s in a studio which he rents in Rome to greet his wife (born Miss Portalis) and their two young sons, Thibaut and Jean, that his oratorio in three tableaux is born—the Apocalypse de Saint Jean. Later, he’ll specifically say about this work, which was awarded a prize at the Concours musical de la Ville de Paris in 1928 and premiered by Albert Wolff with Lamoureux on February 16, 1929, “I wanted to make something well-built, reacting to this modern tendency to disseminate ideas, shrink forms and impoverish the writing. It may still perhaps be much pretension on my part, but I don’t subscribe to any single school. I try to stay true to myself myself, to do what I believe in while being open-minded and sympathetic to modern trends: I only claim the strict right not to follow them when they go against my nature.” Charles Pons, commenting on the piece of music, noted in 1938, “The ease in the mastery, the elegance of tone, the clarity of the melodic line, the sparkling plays of chords made all the richer by the orchestra’s prodigious finds, [—it’s] an ennobling power.”
Upon his return to Rome, Jacques de la Presle indulges in teaching, notably at the Conservatoire de Paris, where he teaches harmony from 1937 to 1958. Maurice Jarre, Antoine Duhamel, as well as Canadian composer André Mathieu and pianist Agnelle Bundervoët, are among a number of students we must cite, who take advantage of his lessons. He writes the Thème et Variations and the Concerto en ré for Agnelle Bundervoët, which she performs in 1951 at the Théâtre du Châtelet in Colonne, under the direction of Paul Paray.
In all of de la Presle’s œuvre, one finds the author’s sincerity, which is certainly modern, but never forgets, the past’s contributions. He had even declared one day, “Culture is the deep knowledge of forms and the manifestations of sensitivities by those who’ve preceded us.” The catalog of his compositions gives an idea of his work that one may comfortably qualify as important. He most probably would have wanted to compose more, but his numerous occupations prevented him from doing so. Besides the works previously mentioned, let us cite his Sonate for violon and piano, notably interpreted by Lucienne Royer and Pierre Vibert, his Petite Suite en fa for bassoon and piano, interpreted by Maurice Allard and André Collard, his Pièce de concert for cello and piano, performed by Reine Flachaut and Odette Pigault, and more recently by Jacques Ripoche and Ichiho Takishima, his Jardin mouillé for harp, in Marielle Nordman’s repertory and, in the past, by the dearly missed Lily Laskine’s...
But it’s mostly for his numerous melodies, always written in a delicate and polished style to texts by Emile Verhaeren, Albert Samain, Francis Jammes, Henri de Régnier, Louis Le Cardonnel, Battanchon, and also Anna de Noailles, that Jacques de la Presle is recognized. The melodies were sung regularly after World War II, notably by the baritone Camille Maurane, grand specialist of French melodies, accompanied by Odette Pigault or Catherine Brilly, who recorded several of them at the beginning of the 1960s : Chanson, Prière, La Maison serait pleine de roses, Heures d’après-midi, Le Vent, Trois Impressions, La Lettre, L’Attente mystique, Heures claires...
Jacques de la Presle is also the author of pedagogical works : Soixante Leçons d'harmonie (Basses et Chants donnés. Réalisations), a collection of lessons given by the author at the Conservatoire’s competition (Leduc, 1945), Dix Leçons de solfège (Paris, L. de Lacour, 1947). Jacques de la Prelse passed away on May 6, 1969, in Paris, a longtime resident of Rue de Courcelles in Paris’s XVIIth arrondissement.
He was a modest, courteous and highly cultivated person, who ignored nothing of the past all while planning for the future, “traveling with equal pleasure roads of fullness of finesse,” and he left us with works where “the purest spirit always animates moreover the manner precisely chiselled.” It represents, and will do for a long time to come, this pure tradition of French music, inheritor of Franck’s pensée that belongs to the history of music.
Denis Havard de la Montagne
Translation Karen Landers

Jacques de la Presle, who is known primarily for his melodies (more than 70) and his piano œuvre (Concerto, Thèmes et Variations, and various pieces), also leaves us with a significant number of chamber music pieces that we present here. All works display a wide diversity in their writing, harmonic movement and motif treatment.
His Suite in G for string quatuor, a highly spirited work, offers a stunning contrast from the circumstances in which it was written. It dates to October 1917, when de la Presle was fighting on the Grugies front near Saint Quentin in the Aisne. But the overflowing optimism of this new work is less surprising when one considers what the Général de Thuy, commander of the 12th infantry brigade, declared when he pinned the military Medal (in 1916) on de la Presle, who, as a soldier, was a hospital porter. Said the Général, “[He] contributes, moreover, in the rest quarters, by his good disposition and inspiration he provides his comrades with merriment and cheerfulness after the most trying challenges.”
On May 28, 1984, de la Presle’s son, Jean de la Presle, gave an interview at France-Culture radio to discuss his father’s work. He explained that the Suite in G must certainly have been written under a tunnel and under bombardments near Saint-Quentin, thus illustrating “This amazing faculty of an artist to completely withdraw from external circumstances.” The piece, he said, must also have been intended for his father’s very young bride.
The word “clarity” is very evocative of de la Presle’s chamber music style. As a music critic named Aladin (a pseudonym) wrote at the time, “Isn’t it in these sunny countries [Sicily, Tunisia, Sardinia] where he got the taste for clarity, this clarity one finds in his melodies … in the Sonata for piano and violin, in the Suite for string quartet ?”(“TSF Programme, L’Illustration de la Radio,” 1936.) And let us remember the words of Jean Chantavoine when he presented the pieces to his radio listeners, “The title of Suite, at the head of the work you’re about to hear, evokes the traditions of ancient music, where this term connotes a musical diversion formed by short pieces grouped together, but with no other internal link except that of tonality. Mr. de la Presle’s Suite contains three of these pieces : the first is a lively Menuet, which, by its very rapidity is analogous to a dance of yesteryear, the Passepied. The second piece, called Chanson intime is a short romance, characterized by both its dreamy and popular appeal. The third is a piece called Fêtes, which brings us the joyous echo of dance parties, moved by the happiness of attractive rhythms.” Chanson intime will later be reprised by the composer himself for violin and piano, and arranged by S. Chapelier for solo violin and orchestra. The Suite in G was dedicated to the ambassador of France, Arsène Henry, a friend of the family.
Suite in G was first heard on December 12, 1919, at the Salle Erard (Paris), performed by G. Willaume and H. Schickel on violins, Roelens on viola and L. Feuillard on cello, during a concert given by the harpist Marcel Grandjany (1891-1975), himself the one to whom Jardin mouillé was dedicated. The Suite was also performed in 1928, in Saint-Laurent d’Eu by violinists F. Monnier and M. Scobart, violist Duval and cellist Paul de Gromart. Subsequently, Georges Tessier, Maurice Crut, Serge Collot and Robert Salles played that piece at the Radio Diffusion Française.
The Jardin mouillé for harp, dedicated to Marcel Grandjany (as mentioned above) is inspired by Henri de Régnier’s verses :
It’s raining and eyes closed I listen
Of all its rain
The wet garden dripping
in the shadow I’ve made within me
These same stanzas were also previously set to music for voice and piano by Albert Roussel, and dedicatee Grandjany performed it on February 23, 1912, also at the Salle Erard. This piece was reprised again the following year on January 29, 1913, by Henriette Renié (1875-1956), who was a composer and Grandjany’s professor. Renié also taught Suzann McDonald later who, in turn, taught Kerstin Allvin, who performs on this CD, at the University of Indiana (USA). This piece is probably de la Presle’s most-performed instrumental one, with harpists from all around the world and through the ages adopting Jardin Mouillé as a “classic” in their repertoire of French music from this period. Alfred Kastner, professor of harp at the Royal Academy of Music played it in London in 1913; so did Magdeleine Veyron-Lacroix in 1921 at Salle Gaveau and later, in 1928, Nella Coen, in Rome. Lily Laskine and Marielle Nordman have also often performed it.
The Sonate pour violon et piano, written between 1913 and 1914 (according to the annotations on the piano’s part), or 1905 if one goes by the manuscripts, is another major piece presented on this recording. The dedicatee is Léonie Lapié, born in 1888, who received her prize in violin at the Conservatoire de Paris (Paris conservatory) in 1908. This is, then, a work from de la Presle’s youth (he was 25 in 1913), a productive prewar period while he was preparing his exams for his first attempt at the Prix de Rome prize in 1914. The Sonate pour violon et piano hearkens back to Gabriel Fauré’s own style in his sonatas for violin.
The first movement begins with a fairly long introduction “Lent” (slow), followed by an “Assez animé” written in the sonata form, which ends with a coda full of pep. The second movement is a melody repeated three times, each one more intensely than the previous. The third movement also follows the sonata form with a grandiose finale. Lucienne Royer and Pierre Vibert performed it several times during their career as did Lucia Artopoulos and Françoise Landowski at the École Normale in Paris in 1942.
Orientale, published in 1930, played here on the flute, is also written by the composer for violin and for alto-saxophone, and it was transcribed for bassoon by Fermand Oubradous.
The Petite Suite en fa in three movements for bassoon and piano was written in 1944 for the bassoon competition at the Conservatoire de Paris (Gustave Dhérin’s class), where de la Presle himself taught harmony. This Suite displays the same refinement and spirit as Eric Satie’s music. Maurice Allard and Andre Collard played and recorded the Petite Suite en fa, for the same instruments, to be broadcast on the radio. La Pièce brève, written later in 1957 for bassoon and piano “dans le sentiment d’un Negro Spiritual,” represents one of his last compositions. One can indeed easily imagine that his professional obligations at the Conservatory and his job as inspector of musical instruction left him little time to devote to composition.
Le Rêve du jeune faon, working title of “Le Rêve de Bambi,” is dedicated to French horn player Jean Devémy (1898-1969), soloist of the Republican Guard and of the Concerts Lamoureux’s orchestra. The Scherzetto for same instruments dates to 1929.
Another major piece in Jacques de la Presle’s chamber music catalog is the Pièce de concert he composed for cello and piano in 1932, and specifically for cellist Francoise Peynaud (“in all admiration and gratitude”), which Reine Flachaut, accompanied by Odette Pigault, played beautifully, as did Monique Bazelaire and Catherine Brilli on the piano on March 1970 at Salle Gaveau. The manuscript shows the subtitle of the piece to be “Sonate.” Does this mean that de la Presle intended to use Pièce de concert as a first movement of a sonata for piano and cello ? The cello in the piece is remarkably emphasized for its range, and the technique deployed is never to the detriment of the melody. In 1984 at Annecy, during a new interpretation by Jacques Ripoche and Ichiko Takishima, musical critics highlighted again “the magnificent lyrical crescendo playing off the lilting nuances of the instrument in service to a thought [itself] contained within a demanding equilibrium.”
Nadine Deleury
Translation Karen Landers

The Detroit-Windsor Chamber Ensemble
The cities of Detroit (U.S.) and Windsor (Canada) are separated merely by a river, which allows the musicians from both countries a cultural exchange of great richness.
The Detroit-Windsor Chamber Ensemble (formerly known as the Ambassador Chamber Players, so named for the bridge that links both countries) recently recorded chamber music by Ignatz Waghalter (2006 DWG Music). The 11 musicians of this ensemble showed curiosity, sensitivity and enthusiasm in their discovery of chamber music works by Jacques de la Presle, most of which are recorded here on this CD as a world premiere.
The musicians assembled for this CD are among the most distinguished in Michigan (U.S.) and Ontario (Canada), and all belong to prestigious orchestras and university faculties. Lillian Scheirich is the concertmaster for the Windsor Symphony Orchestra, teaches at the University of Windsor and has a career as a soloist and chamber musician; Marcus Schoon plays bassoon and contrabassoon for the Detroit Symphony Orchestra and is a faculty member at both Wayne State University (Detroit) and Oakland University (Michigan). Nadine Deleury (principal cellist), Velda Kelly (violinist), Andrew Wu (violinist), James Greer (violist), Susan Mutter (hornist) and Laura Larson (flutist, also principal flutist of the Flint Symphony in Michigan and faculty member at Wayne State University) are all members of the Michigan Opera Theatre Orchestra. Kerstin Allvin, harpist, frequently plays with these orchestras and has recorded several chamber music CDs (notably of works by composer James Hartway). As for the pianists, Mary Siciliano and Angelina Pashmakova, they are part of the music faculty of Oakland University (Michigan) and give numerous recitals as soloists and chamber musicians.

 

Dear Listener,
We trust you will enjoy the musical treasures and variety presented on this CD from the little-known, yet admirable, composer Jacques de la Presle.
For the technically minded and otherwise curious, here are some audio engineering details and technical highlights. These recordings were made over a two-year period at Award Audio’s studio A. We aimed to make a CD that is both musically and sonically pleasing. In order to produce the most desirable sound, we used a minimum of electronics between the performer and the resulting record. We believe that the true passion of the music comes through most effectively with the least amount of digital processing from beginning to end.
Each link in the recording chain was carefully chosen through extensive listening tests for its audio fidelity and ability to relay the true timbre, color and dynamic range that each musical element produces. The microphones used on this recording were the Rode Classic (tube microphones), B.L.U.E. Dragonfly, Neumann U89, AKG C 414, DPA 4003 130 volt microphones and Oktava ML-52 ribbon microphones. The signals were passed directly from the precision microphone preamps to a custom digital recorder. For the digital master and the subsequent mixing and editing, we used the highest resolution digital formats possible at a data rate of either 24-bit 96 KHz or 24-bit 192 KHz.
To produce a pleasant and realistic ambiance from the existing sound quality of studio A, we added a nominal amount of very customized digitally created acoustic ambiance. No other compression or digital effects were used. The final mix was then prepared for compatibility with the CD format using a special process to obtain the best sound quality on the final CD. The result is a high-fidelity audiophile recording with stunning realism on standard CD format.
We are grateful to everyone involved who has generously supplied her or his time and talent to perform and record de la Presle’s works, and we hope you enjoy the music and sound produced on this CD.
Joseph LaQuiere, sound engineer and co producer

Notes et remerciements :
Les photographies de Jacques de la Presle proviennent de la "collection famille de la Presle-Evesque".
Photos des interprètes : Joseph LaQuiere.
Piano : August Förster
Accord du piano : Greg Boyd
Remerciements à tous les musiciens et au preneur de son pour leur investissement et pour leur enthousiasme pour ce CD, à la famille de la Presle pour sa générosité et son aide à la recherche des manuscrits, à Florine Mark, Marilynn et E. Steven Robinson pour leur soutien à la réalisation de ce projet, à Karen Landers pour ses traductions, ainsi qu'à Musica et Memoria.

 

 

 

Polymnie

en écoute : de la Presle, Sonate pour violon et piano

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