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ANDRÉ GEDALGE
Paris 1856 - Chessy 1926
"Il était d'un autre âge. Il appartenait à l'époque des
maîtres qui ne signaient point leurs œuvres, mais se
contentaient d'en faire l'offrande sur l'autel de la Beauté. Il
prodiguait sans compter ses forces pour apporter la lumière dans
l'âme de ses disciples. Il ressentait plus de joie à voir
acclamer les travaux de ses élèves que les siens propres".
Ainsi s'exprimait le grand violoniste Georges Enesco en rendant
hommage à André Gedalge, au lendemain de sa mort. "Un saint
laïque vient de mourir ; un saint de la musique; un de ces
hommes entièrement détachés des biens de ce monde, indifférent
aux bruits de la terre, pénétrés de la dignité d'une tâche
quotidienne, éducateur par mission providentielle, et qui sont
l'honneur d'un pays." a écrit Robert Brussel, le 11 février
1926, dans le Figaro.
André Gedalge était le fils d'Elias Jonas, juif polonais qui
s'était installé à Paris, avait pris le nom d'Emile Gedalge
(transcription de Guédalia, nom du gouverneur judéen assassiné
sous Nabuchodonosor) et avait fondé la maison d'édition la
Librairie Gedalge. Contre l'avis de son père, André voulait
devenir musicien. Il travailla la composition avec Ernest Guiraud
et obtint en 1886 le Second Grand Prix de Rome. Répétiteur
d'Ernest Guiraud, puis de Jules Massenet, cet admirable
pédagogue, ce fédérateur inconnu, d'une honnêteté
intellectuelle rigoureuse, mais aussi plein d'humour, avait des
qualités de cœur et morales exceptionnelles. À l'écoute des autres
par humanisme pur, sachant transmettre le savoir d'une âme
éclairée, il a vécu simplement, discrètement. Bien souvent dans sa
barque, au fil de la Marne, dans un silence qu'il appréciait, il
préférait taquiner le poisson que d'aller se montrer dans les
salons pour y récolter louanges ou compliments artificiels. Des
musiciens mondialement connus ont recueilli dans sa classe de
fugue et de contrepoint au Conservatoire de Paris, avec attention
et même vénération, les conseils de celui qui précisait que sa
musique ne se voulait "ni littérature, ni peinture". Maurice
Ravel(1), Florent Schmitt, Georges Enesco, André Bloch, Raoul
Laparra, Charles Kœchlin, Max d'Ollone, Arthur Honegger, Darius
Milhaud(2), Nadia Boulanger, Bernard Crocé-Spinelli, Roger
Ducasse, Paul Ladmirault, Jean Wiéner, Jacques Ibert, Claude
Champagne...
Robert Brussel souligne : "La merveille, ce fut la manière dont
s'accordèrent l'enseignement de Gabriel Fauré et celui d'André
Gedalge. On peut dire que les élèves de l'un furent aussi les
élèves de l'autre. Et l'art du maître de Pénélope s'éclaire d'une
lumière nouvelle lorsqu'on découvre cette secrète parenté entre le
génie qui transfigure toute chose et le talent pédagogique fondé
sur la conscience artistique, la pureté et la forme du style."
Dans ses œuvres orchestrales (quatre symphonies, un concerto pour
piano), dans sa musique de chambre (deux sonates pour violon et
piano, un quatuor à cordes(3)), dans ses mélodies ou dans ses
opéras-comiques, le tracé de chaque ligne est élégant. Fuyant la
vulgarité, il a su montrer qu'il était possible d'écrire de la
musique qui portât en elle seule sa raison d'être. "Heureusement
quand je pense à la Musique, j'ai tout de suite l'âme gaie",
disait-il. Âme remuée à l'écoute des chants grégoriens, il
affirmait "si j'étais né catholique, c'est à Solesmes que j'aurais
aimé vivre".
Après un Traité de Fugue qui fait autorité, il s'est attaché à
l'éducation musicale méthodique de l'oreille, réunissant dans sa
grande maison des enfants de l'école communale de Chessy, essayant
de montrer, comme le disait Henri Rabaud, que "grâce à André
Gedalge, les Français cesseront d'être une nation où il y a des
musiciens pour redevenir une nation musicienne."
André Gedalge souhaitait s'installer dans sa maison de
Seine-et-Marne, auprès de sa femme Amélie(4), afin d'y trouver la
tranquillité nécessaire pour travailler autrement "qu'à bâtons
rompus " et retrouver "ce bon soleil intérieur qui éclaire
tout, vivifie et fait sortir toutes les bonnes choses que l'on a
en soi."
Il repose depuis février 1926 dans le cimetière de Chessy. La
municipalité de Chessy participe activement à la mémoire de ce
travailleur acharné par des concerts, des expositions et la
réalisation de ce premier disque.
A. G.
1 "Je suis heureux de dire que je
lui dois les plus précieux éléments de mon métier... Ce n'est pas
la seule amitié qui m'a fait lui dédier le trio, l'hommage en va
directement au maître."
2 "Je suis sauvé" a dit Darius Milhaud quand André Gedalge l'a
pris comme auditeur. "Ai-je souvent pensé que le fond de son
enseignement et le sens de son art musical reposaient dans cette
phrase qu'il nous disait souvent : "Faites-moi donc huit mesures
qu'on puisse jouer sans accompagnement".
3 Le Quatuor à cordes vient de paraître aux Éditions Musicales
Européennes. www.emepublish.com
4 Amélie André-Gedalge était
également compositeur et pédagogue. Ses travaux sur le symbolisme
initiatique ont fait l'objet d'un livre paru aux Éditions Dervy :
Des Contes de fées à l'Opéra : une voie royale.
GENEVIÈVE LAURENCEAU,
violon
Née à Strasbourg, Geneviève commence le violon à
l'âge de 3 ans, et se produit dès l'âge de 9 ans avec l'orchestre
de chambre philharmonique de sa ville natale. Elle suit les cours
de Wolfgang Marschner et de Zakhar Bron en Allemagne, puis se
perfectionne auprès de Jean-Jacques Kantorow à Rotterdam.
Après plusieurs succès internationaux et un 1er prix au concours
international de Novossibirsk (Russie), elle obtient le Grand Prix
de l'Académie Ravel à Saint-Jean-de-Luz en septembre 2001. L'année
suivante, elle remporte le 5e concours « Le Violon de l'Adami » et
réalise un CD à cette occasion, en compagnie du pianiste
Jean-Frédéric Neuburger.
Passionnée par le répertoire contemporain, elle travaille
régulièrement avec des compositeurs tels que Nicolas Bacri et
Karol Beffa, qui lui dédie sa dernière oeuvre pour violon seul, Élégie.
Geneviève Laurenceau est invitée à se produire en soliste avec de
nombreux orchestres français et internationaux, sous la direction
de chefs tels que Michel Plasson, Jean-Jacques Kantorow, Frédéric
Lodéon, Walter Weller, Arnold Katz, Philippe Bender... Elle vient
de jouer le concerto de Barber avec l'orchestre symphonique de
Galicie à La Corogne, sous la direction de M. Valdivieso.
Elle s'adonne avec un égal bonheur à la musique de chambre,
dernièrement aux côtés de Vladimir Mendelssohn, Vahan
Mardirossian, Joseph Silverstein, Michel Strauss, ou l'ensemble
Musique Oblique, trouvant dans la pluralité des formations,
solistique ou chambriste, un épanouissement communicatif.
Sollicitée par de nombreux festivals français et européens tels
que Strasbourg, Colmar, Prades, Kuhmo (Finlande), MIDEM de Cannes
, MDR (Dresde), NDR (Hambourg)..., Geneviève Laurenceau a joué
dans des lieux prestigieux comme le Théâtre du Châtelet, la Salle
Gaveau, la Halle aux Grains de Toulouse, l'Arsenal de Metz, le
Métropole de Lausanne, le Palais des Beaux-Arts à Bruxelles, le
Palais des Festivals à Cannes, le Stadttheater à Weimar, l'Opéra
d'Avignon, le Festival de Chartres, les Serres d'Auteuil, Prima la
Musica, etc.
Depuis 2004, ses tournées la mènent jusqu'au Gabon et l' Inde,
mais aussi à travers toute la France, accompagnée par le chœur
Mikrokosmos dans des pièces de Nicolas Bacri et Alain Labarsouque.
Sa dernière saison l'a amenée à jouer le Kammerkonzert
de Berg avec le Tapiola Sinfonietta à Helsinki (Bertrand Chamayou,
piano, et Kees Bakels, direction), le concerto de Tchaikovsky avec
l'orchestre de Montbéliard (direction Paul Staiku), le 1er
concerto de Szymanovski avec l'orchestre symphonique de Grenade
(direction Ilan Volkov).
Ses derniers disques sont :
- Stabat Mater de Nicolas Bacri et Lumières par le
vitrail noir d'Alain Labarsouque, avec le choeur
Mikrokosmos (direction Loïc Pierre).
- Quintette de César Franck et quatuor avec piano d'Ernest
Chausson, avec l'ensemble Musique Oblique. (FFFF
de Télérama)
- L'intégrale violon/piano de Lucien Durosoir, avec la pianiste
Lorène de Ratuld.
Geneviève Laurenceau joue un Stradivarius de
1682.
LORÈNE de RATULD, piano
Née en 1979, Lorène de Ratuld commence ses études
musicales à l’âge de 6 ans. En 1996, elle obtient un premier Prix
de piano au CNR de Paris et entre alors au CNSM de Paris dans la
classe de Brigitte Engerer. Elle se voit décerner en 2000 le Prix
de piano mention très bien à l’unanimité, première nommée ainsi
que le Diplôme de Formation Supérieure.
Entrée en classe d’accompagnement vocal d’Anne Grappotte en 1999,
puis en cycle de perfectionnement de piano dans la classe de
Jean-François Heisser en 2000, elle reçoit également
l’enseignement de Christian Ivaldi et obtient dans sa classe son
Prix de musique de chambre en formation de trio. Elle a bénéficié
par ailleurs des conseils de personnalités telles que Sergio
Perticaroli, Dominique Merlet, Vladimir Tropp, Ferenz Rados, Idil
Biret et Russel Sherman.
En 1997, elle est lauréate (1e nommée à l’unanimité), du IXe
concours F.l.a.m.e et reçoit en 2000 le Prix Feydeau de Brou
Saint-Paul. Titulaire de la bourse musicale des Zonta-clubs de
France, elle est finaliste en 2001 des XIe Rencontres
Internationales de Pontoise et en 2002 du concours Foundation
Yamaha of Europe.
Lorène de Ratuld se produit régulièrement en soliste et au sein de
diverses formations de musique de chambre. Elle a notamment donné
des concerts à l’Auditorium d’Orsay, à l’UNESCO, à la SACEM, à la
Maison de l’Europe, au Moulin d’Andé, à la salle Gaveau, à
l’auditorium de la Bibliothèque Nationale de France, au Goethe
Institut de Paris, aux Archives Nationales, et à l’étranger à Abu
Dhabi, et à Nouakchott. Elle a également participé au Festival de
Salzbourg, aux Rencontres Internationales Frédéric Chopin, aux
Fêtes Romantiques de Nohant, au Festival Piano en Saintonge, au
Festival de la Ruhr.
Coup de cœur de l'Académie Charles-Cros en 2006 pour son
enregistrement des œuvres d'Henri Dutilleux et de Karol Beffa.
Mario HACQUARD, baryton
Après des études d’histoire et géographie à la
Sorbonne puis de chant grégorien à l’Ecole César-Franck il entre
au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Il y
remporte plusieurs premiers prix, puis est reçu à l’unanimité à
l’Ecole d’Art lyrique de l’Opéra de Paris.
Il reçoit le Prix Ravel et le Prix Jacques-Ibert au concours
international de la Mélodie française.
Il chante sur les scènes d’Europe, au Japon, en Algérie et en
Israël, les opéras de Mozart, Haydn, Cimarosa, Rossini, Puccini,
Massenet, Fauré, Britten, Milhaud, Aperghis... et les oratorios de
Monteverdi, Bach, Haendel, Brahms, Mendelssohn, Berlioz,
Saint-Saëns, Dvorak, Schönberg…
Il est également chef de l’Ensemble vocal A REBOURS (musique
ancienne), metteur en scène d’opéra et directeur du Festival du
Chablisien.
Il a enregistré une trentaine de disques, parmi ceux-ci :
- Chants et danses de la Mort de Moussorgski
- Lieder de Beethoven*
* Coup de cœur de l'Education musicale – coup de cœur
de Radio Notre-Dame
- Mélodies françaises oubliées (Neuville,
Caillebotte, Bruneau, Tomasi, Durey, Hubeau)*
*Meilleur disque de l'année du Monde de la
Musique
- Mélodies de Daniel-Lesur
- Winterreise de Schubert
- Chansons de Paul Delmet
- Angeli et Archangeli (chant grégorien)
- En ces jours-là, je répandrai mon esprit (chant
grégorien)*
*5 étoiles de Gregoriaans, het Geluid van de Stilte
- Des chansons qui nous ressemblent*
* Coup de cœur de l'Education musicale
CLAUDE COLLET, piano
La pianiste Claude Collet commence ses études
musicales au Conservatoire de Rennes, puis est admise à l’age de
15 ans au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris où
elle obtient un premier prix.
Lauréate du concours international de piano de Cincinatti
(Etats-Unis) et du concours international de piano Claude Kahn
(Paris), elle se produit en tant que soliste, chambriste et
pianiste d’orchestre sur les scènes internationales, notamment au
sein de l’Orchestre Philharmonique de Radio France.
Claude COLLET a enregistré plusieurs CDs en compagnie du baryton
Mario Hacquard :
- Moussorgski : Chants et Danses de la Mort (Aliénor)
- Beethoven : Lieder, Chansons écossaises, irlandaises et
galloises (Polymnie)
- Mélodies françaises oubliées (Aliénor)
- Germaine Tailleferre : intégrale de ses mélodies (première
mondiale)
Avec le violoniste Franck Della Valle elle a réalisé le premier
enregistrement mondial de la Sonate pour piano et violon
de Valentin Neuville (Pavane)
Elle est également titulaire d’un poste de professeur
d’accompagnement au Conservatoire Maurice-Ravel de la Ville de
Paris.
ANTOINE CURÉ, trompette
Antoine Curé fait ses études musicales au
Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris où il
remporte les premiers Prix de trompette et de musique de chambre.
Prix du Concours international de Toulon 1976 et Médaille d'or du
Concours international de Vercelli, il est soliste des Concerts
Colonne avant d'entrer à l'Ensemble Intercontemporain en 1981.
Tout d'abord professeur au Conservatoire national de
Ville-d'Avray, il est nommé au Conservatoire National Supérieur de
Musique de Paris en 1988.
Antoine Curé est invité aux académies d'été de Nice, Orford
(Canada) et au Japon (1992 et 1993).
Outre les disques avec l'Ensemble Intercontemporain, il a
enregistré les Concertos pour trompette de Johann
Melchior Molter et le deuxième Concerto brandebourgeois
de Jean-Sébastien Bach, ainsi qu’un CD consacré à Trois
concertos pour trompette et orchestre de Jean-Michel
Defaye.
En novembre 1994, il crée Midtown, pour deux trompettes,
de Philippe Fénelon.
BENNY SLUCHIN, trombone
Il effectue ses études musicales au Conservatoire
de Tel Aviv, sa ville natale, et à l'Académie de musique de
Jérusalem. Parallèlement aux cours de trombone, il étudie les
mathématiques et la philosophie à l'Université de Tel Aviv et
obtient un "Master of Science" avec mention.
Il joue d'abord à l'Orchestre philharmonique d'Israël pendant deux
ans avant d'occuper, pendant quatre ans, le poste de co-soliste à
l'Orchestre symphonique de Jérusalem (Orchestre de la Radio). Une
bourse du gouvernement allemand le mène à Cologne où il travaille
avec Vinko Globokar et obtient son diplôme d'artiste avec mention.
Depuis 1976, il fait partie de l'Ensemble Intercontemporain, y
joue les œuvres les plus représentatives du répertoire
contemporain et participe à de nombreuses créations de pièces
solistes (Iannis Xenakis, Vinko Globokar, Gérard Grisey, Pascal
Dusapin, Frédérick Martin, Elliott Carter, Luca Francesconi, Marco
Stroppa, James Wood…).
Parallèlement, il prend part aux recherches acoustiques de l'IRCAM
et achève une thèse de Doctorat en mathématiques.
Il est l'auteur de plusieurs articles et ouvrages pédagogiques,
notamment Contemporary Trombone Excerpts et Jeu et
chant simultanés sur les cuivres (Éditions Musicales
Européennes), primés par le prix de la SACEM 1996 de la
réalisation pédagogique. En 2001, il publie avec Raymond Lapie Le
Trombone à travers les âges (Buchet Chastel).
Professeur au Conservatoire de Levallois et enseignant au
Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (Notation
musicale assistée par ordinateur), Benny Sluchin donne des master
classes et des conférences dans le monde entier.
Parmi ses enregistrements : Le Trombone Contemporain,
French Bel canto Trombone (Musidisc), Keren de
Iannis Xenakis (Erato), Sequenze de Luciano Berio (DGG).
en
écoute : Finale de la Sonate
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