Polymnie
           
Polymnie   Polymnie   Polymnie  
  Polymnie  

Polymnie  

Polymnie  

Polymnie  

Polymnie  

Polymnie  

Polymnie  

Polymnie








 




Polymnie Polymnie Polymnie Polymnie Polymnie Polymnie


Polymnie
Polymnie Polymnie Polymnie
 


Albert Roussel Intégrale de l'œuvre pour piano
Désiré N'Kaoua, piano

digipack double cd

POL 150 442
pol


Commander sur Clic Musique !


 
 
Polymnie

PolymniePolymniePolymnie

 

Albert Roussel
Sonatine
Doute
Prélude
Fugue
Des Heures passent
Conte à la poupée
L’Accueil des muses
Petit Canon
Suite en fa dièse
Rustiques
Trois Pièces


Quelques temps avant sa mort, le chef d’orchestre Dimitri Mitropoulos écrivit à Roussel, à l’occasion de plusieurs concerts de sa musique symphonique qu’il venait d’organiser à New York : “Je vous considère comme le plus grand compositeur français vivant...”... Ravel était encore vivant !...

en écoute : Des heures passent, Joyeuses




   
         
   

Rencontrer Albert Roussel

Rencontrer Albert Roussel, c’est entrer dans un univers où la fioriture est incongrue mais sans rigidité, où le son ne s’appuie pas seulement sur l’harmonie mais sur les enlacements de la mélodie et du contrepoint, où fureur titanesque et douceur enfantine se conjuguent pour créer des univers antagonistes et cependant amis. Parfois, on frôle le sériel : les sons s’éraillent, s’altèrent, se distordent, semblent sur le point d’éclater en cristaux de dissonances ; et, soudain, se fondent en un murmure harmonieux. La bitonalité, également si chère à Milhaud, et les gammes modales viennent compléter l’influence karnatique de l’écriture rousselienne : peut-être le compositeur s’était-il, malgré sa défense, laissé imprégner lors de ses voyages en Inde par ces modes venus d’ailleurs (“Ce ne sera pas du tout de la musique extrêmeorientale, mais simplement des sensations éprouvées là-bas et traduites dans notre langage musical ordinaire” disait-il à ce propos).
Si la valeur de son oeuvre pour piano a longtemps été éclipsée par ses compositions symphoniques (3ème symphonie, Festin de l’Araignée, etc.), cet “aventurier rigoureux” aux deux époques, aux deux natures, fait de mer et d’amour, nous ouvre cependant des perspectives aussi riches que la poignante interrogation de Doute et la joie simple et échevelée de La Bourrée.
Étonnantes Rustiques aux titres romantiques si évocateurs et dont la fraîcheur se renouvelle à chaque pièce ! De la Danse au bord de l’eau en ré mineur modal, continuelle alternance de rythmes à trois et deux temps, empreinte d’une douce nostalgie quelque peu teintée d’un discret “debussysme”, au Retour de fête joyeusement animé, Roussel nous fait passer par la Promenade en forêt dont l’exquise poésie et les délicates harmonies entremêlées devaient très certainement inspirer son élève Satie...
Sa rigueur, quasi monacale par souci de dépouillement, transparaît dans le Prélude, malgré sa violence, et la Fugue où sa richesse architecturale n’a rien à envier à J.S. Bach (qui, par les lettres de son nom, en est l’inspirateur).
Tout le talent du contrapuntiste, ancien élève de d’Indy, éclate dans ce Petit Canon Perpétuel, qui s’égrène doucement, tout en nostalgie, jusqu’à ce que l’étendue du clavier ne permette plus de continuer.
La tendresse infinie qu’il révèle dans le Conte à la Poupée laisse entrevoir l’univers du père qu’il n’a pu être et effleure le sublime dans la pureté.

Et l’Accueil des Muses, écrit pour le Tombeau de Claude Debussy, sévère, austère comme un cortège funèbre malgré le chant doux à l’aigu qui survole ce discours si sombre, est l’hommage contrasté, de pianissimi murmurés en fortissimi déchirants, de Roussel au grand compositeur : l’oeuvre se termine sur une valeur de ronde, un souffle presque éternel.
La valse sur laquelle s’ouvre Des heures passent, tragiques puis légères, nous interroge gravement sur deux pages avant d’éclater en rutilances élégantes et aériennes : l’écriture est toujours contrastée dans un souci d’équilibre, comme si Roussel nous invitait à traverser dans ses oeuvres les fluctuances de la vie, de la mer... On passe du funèbre au lyrique sans même le temps d’un soupir, juste assez pour s’émouvoir dans des douceurs de berceuse ou couler dans les profondeurs afin de fuir les martèlements lancinants d’une main gauche obstinée. L’heure Joyeuse s’envole sur des crescendos délirants de gaieté puis, après un intermède rêveur qui n’est pas sans évoquer Chopin, nous revenons à la petite danse paysanne du début. L’heure Tragique, mélancolique et noire comme la mort, aux accords profonds, aux sonorités douloureuses précède la fuite sur une pirouette Champêtre, laissant les interrogations les plus métaphysiques sans réponse pour s’échapper en une fugue alerte, légère, superbement développée et magnifiquement échevelée !
Puis viennent les oeuvres maîtresses : la Suite en fa dièse, les 3 Pièces et la Sonatine. Le Prélude de la Suite fut inspiré au compositeur par la mort d’un homme tombé à la mer sous ses yeux : du bateau, Roussel lui lance une bouée ; en vain : l’homme se noie. Profondément ébranlé, confronté à ses propres questionnements sur la mort, il se réfugie dans l’écriture de cette oeuvre poignante, qui part du néant pour y revenir après une vaine révolte, et s’achève dans la résignation devant le grand mystère de la mort. La Sicilienne en fa dièse majeur apaise l’âme avec sa douceur caressante et son incessant balancement. Puis viennent la Bourrée et ses éclairs de vie alternant avec les sons les plus feutrés, timbrée, martelée, transformant le piano en véritable instrument à percussion : ah, l’importance du rythme chez Roussel ! Le rythme cadre le souffle de son inspiration comme le coeur permet au poète de vivre ; il est l’énergie de son oeuvre, le battement de son sang : Roussel nous le fait vivre ainsi.
Et la Suite s’achève sur la Ronde, toute en fraîcheur, papillonnante, qui est l’oeuvre la plus
populaire du compositeur.

Les Trois Pièces, dédiées au grand pianiste Robert Casadesus, sont la dernière oeuvre pour piano composée par Albert Roussel. La première, rapide et brillante, n’est pas sans évoquer le Bartok de l’Allegro Barbaro ; ponctuée d’accords violents, elle est brève et maintient d’un bout à l’autre une tension qui paraît ne jamais devoir se relâcher. L’Allegro grazioso en forme de valse qui la suit est fluide, tout en légèreté ; puis le chant s’accélère, les accords de la main gauche se font percussifs, bousculant ce qui aurait pu n’être qu’une superficielle bluette et l’oeuvre se termine dans un tempo effréné. La troisième pièce est un joyeux babil, sans pesanteur, et son andante, une méditation qui déroule ses sombres harmonies jusqu’aux limites de l’exaspération (3 fff) avant de ramener le premier thème. C’est dans la Sonatine, composée de quatre mouvements groupés deux par deux, que Roussel mérite l’appellation de néo-classique : d’aucuns ont comparé cette oeuvre à une sonate de Mozart ; son développement obéit au modèle bithématique des grands compositeurs de l’époque classique ; si la première partie du premier mouvement apparaît faussement légère et conserve jusqu’au bout son aspect énigmatique, le scherzo, lui, évolue sans plus de consistance que le vent, insolite par le battement constant des octaves de la main
droite. Lent, intense comme une profonde méditation, la première partie du deuxième mouvement recherche les plus riches sonorités pour servir une profonde réflexion mystique ; et, après une basse percutante, lancinante, c’est sur un babillage ininterrompu entre les deux mains, sur un rythme de trois et deux temps alternés une fois encore, sur un débit haletant de plus en plus rapide que se termine l’oeuvre : la passion de Roussel pour le piano, tellement liée à sa mère tant aimée et trop tôt perdue, trouve là son expression la plus complète. “Je vous considère, avec toute ma conviction, comme le plus grand compositeur français de notre temps”, écrivait Dimitri Mitropoulos à Roussel le 21 avril 1934. Peut-être avait-il su découvrir, derrière l’homme lisse, courtois, discret jusqu’à l’effacement qu’était Albert Roussel l’être tourmenté, déchiré entre une lancinante obsession de la mort et une féroce passion pour la vie, entre les profondeurs de l’âme et les grands espaces sans horizon, qui animait le compositeur ?...

Michelle N’Kaoua

Désiré N'Kaoua

Désiré N’Kaoua, piano

Dès son plus jeune âge, Désiré N'Kaoua, pianiste français né à Constantine, manifeste des dons exceptionnels qui lui permettront d'être, à 18 ans, 1er Prix du CNSM de Paris, de se perfectionner avec Marguerite Long, Lucette Descaves et Lazare Levy, et de devenir soliste de l'Orchestre Philharmonique de Berlin. À 27 ans, il obtient le titre envié et rarement décerné de 1er Grand Prix du Concours International de Genève. II remporte également la Médaille d'Or du Concours International de Vercelli, le 1er Prix du Concours Alfredo Casella de Sienne, et devient Soliste d'Honneur de l’Académie de Sienne. Dès lors, il effectue de nombreuses tournées en Europe et aux États-Unis. Le succès que remportent ses concerts fait de lui, à plusieurs reprises, le soliste invité par les plus grands orchestres : l'Orchestre Philharmonique de Berlin, de Varsovie, de Prague, de Budapest, l'Orchestre de la Philharmonie Nationale de Bucarest, l'Orchestre de la Suisse Romande, le Nouvel Orchestre Philharmonique de Radio-France, l'Orchestre de la R.A.I., l'Orchestre de Chambre de Berlin, etc. En 1988, Maître Marcel Landowski, secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux Arts, le décore des insignes de Chevalier dans l'Ordre National du Mérite au titre d'Ambassadeur de la Musique Française à l'étranger. En 1989, il donne à Lyon son millième récital. Ajoutons que son nom est déjà cité dans de nombreux ouvrages musicologiques, qu'il figure dans le fameux Dictionnaire Allemand de Musicologie de Hugo Rieman et dans le Dictionnaire des Interprètes (Ed. Robert Laffont). Parallèlement à sa carrière de soliste international, Désiré N'Kaoua, dont la valeur pédagogique a, depuis longtemps, dépassé le cadre de nos frontières, est professeur honoraire au Conservatoire Supérieur de Musique de Genève et celui de Versailles. II est professeur tuteur en pédagogie près le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et participe à de nombreuses Master-classes dans le cadre de stages et de concerts en France et à l'étranger. Désiré N'Kaoua enseigne aujourd'hui dans deux des plus prestigieuses écoles du piano français : l'École Normale de Musique de Paris et la Schola Cantorum. Ses activités complémentaires d'interprète et de pédagogue font qu'il est régulièrement membre du jury de concours nationaux (tels que les C.A. de piano et de culture musicale) et internationaux (comme le Concours International Dinu Lipatti à Bucarest où il représenta la France en juin 1997). Sa passion de la musique trouve aussi sa réalisation dans de nombreux enregistrements de disques compacts (Chopin, Schubert, Mozart, Alain, Chabrier, Ravel, Fauré etc.). II est, de plus, directeur de Collection Urtext aux Éditions Lemoine (Intégrale des 24 Préludes et des Mazurkas de Chopin, entre autres). Désiré N'Kaoua a fondé en 1986 le concours de Sonates de Vierzon ; puis en 1988, l'Académie Internationale de Musique des Pays de la Loire ainsi que le Festival Estival de Guérande, et, en 1991, le concours international de Musique française. En 1997, Désiré N'Kaoua a été promu, sur proposition du Premier Ministre, Officier de l'Ordre National du Mérite, toujours au titre d'ambassadeur de la Musique Française à l'étranger. Il est actuellement le seul pianiste à interpréter l'Intégrale des oeuvres pour piano de Ravel en une seule soirée.

 

 

 

Polymnie

en écoute : Des heures passent, Joyeuses

Polymnie

Accueil | Catalogue | Interprètes | Instruments | Compositeurs | CDpac | Stages | Contact | Liens
www.polymnie.net Site officiel du Label Polymnie • © CDpac • Tous droits réservés •