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Frédéric Chopin

Véronique Bonnecaze, piano

POL 151 167

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Bonnecaze
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Frédéric Chopin
Sonate en si mineur op. 58
Mazurkas op. 63
Allegro de concert op. 46
Prélude op. 45
Tarentelle op. 43
Fantaisie op. 49
Trois Écossaises op. 72

 

 

 
 

« Un morceau de la plus folle manière de Chopin : on voit devant ses yeux le danseur pirouettant, possédé de folie, et on a soi-même l’esprit tout en vertige. » Ainsi s’exprime Schumann sur la Tarentelle op.43 que Chopin termina au début de l’été 1841 à Nohant. Œuvre particulière dans la musique de Chopin, cette pièce doit beaucoup à la mode italienne des années Louis-Philippe immortalisée par la célèbre Danza de Rossini. Plus profonde que purement décorative, cette page allègre affirme dès les premières notes le rythme obstiné de la danse et nous emporte irrésistiblement dans son mouvement perpétuel.

Composé à la demande de l’éditeur Maurice Schlésinger, ami du compositeur, le Prélude op.45 est écrit quelques mois après la Tarentelle en septembre 1841 à Nohant. Merveille d’inspiration, cette pièce semble, comme le souligne Marie Paule Rambeau « progresser par ondes successives qui évoquent irrésistiblement les cercles concentriques que dessine un ricochet à la surface d’une eau dormante. » La richesse harmonique et les constantes modulations regardent vers l’avenir. Œuvre poignante, ce Prélude n’inspira à Chopin qu’un laconique commentaire : « Il est bien modulé et je peux l’envoyer sans crainte ».

Achevé fin août 1841 à Nohant, l’Allegro de concert op.46 semble très probablement être le mouvement d’un troisième Concerto pour piano longuement mûri par le compositeur mais définitivement abandonné en 1835. On reconnaît en effet dans cette page l’écriture du jeune Chopin, dense et parfois acrobatique, à la virtuosité démonstrative, éblouissante et véritablement périlleuse pour l’interprète. Quelque peu éloigné des opus contemporains, cet Allegro porte cependant en lui, à plusieurs reprises, la marque de l’inimitable cantabile chopinien.

Dernière œuvre composée pendant le fécond été 1841 passé dans la maison de George Sand, la Fantaisie op.49 fut accueillie avec réserve par les contemporains de Chopin. Page visionnaire et cependant puissamment architecturée malgré sa liberté, elle n’inspira à Schumann qu’une critique mitigée : « Dans la Fantaisie nous rencontrons à nouveau le poète des tons, hardi et violent, tel que nous avons appris à le connaître. Elle est remplie de génie dans le détail, bien que l’ensemble n’ait pas cru devoir se plier à un cadre formel harmonieux ». Suscitant de nombreux commentaires, la Fantaisie de Chopin se voit, à juste titre, décrite par Guy Sacre comme un « poème solitaire où règne en maîtresse une imagination fantastique et débridée ».
La Sonate en si mineur op.58, grande œuvre de l’été 1844 est écrite dans un contexte difficile.
Avec la mort de Nicolas Chopin et l’aggravation de ses troubles pulmonaires, Chopin vit désormais dans un état de fatigue et de souffrance qui influent sur son caractère et ses activités. Rien, cependant, ne transparaît dans cette éblouissante Sonate. Elle ne semble au contraire n’être qu’un hymne à la vie, à la joie, à l’élégance et à la grâce. Avec ses quatre grands mouvements à la force vitale considérable, cette œuvre s’oppose totalement à son homologue op.35. L’Allegro Maestoso, dont Vincent d’Indy notait le caractère symphonique, oppose un élément quasi foudroyant, dès le début, à une sorte de cantilène d’un émouvant lyrisme. Le Scherzo, vertigineux moto perpetuo, se voit interrompu en sa partie centrale par un épisode rêveur et énigmatique. Page sublime entre toutes, le Largo, hypnotique et ensorcelant s’apparente à un nocturne transcendé. Le Finale, en forme de rondo accumulatif propulse son thème haletant vers une coda lumineuse et d’une puissante énergie.

Le groupe des Mazurkas op.63 est le dernier publié par Chopin et adopte, comme pour les op.56 et 59, un agencement par trois, l’ensemble formant un triptyque qu’il convient de ne pas séparer. A la première en si majeur, euphorique et détendue succède une page mélancolique et rêveuse. La dernière Mazurka, élégante et raffinée, offre un bel exemple de dialogue entre les registres de l’instrument.

Le programme de cet enregistrement se termine allègrement, comme un bis, avec les Trois Écossaises op.72 publiées en 1855. Œuvres de jeunesses du compositeur, ces petites pièces légères, au brio immédiat s’inspirent sans doute des Écossaises de Beethoven et de Schubert, très en vogue dans le premier tiers du siècle romantique.

Christian Lorandin

 

 

Interprétations aristocratiques et poétiques mais néanmoins suffisamment puissantes pour qu’on y retrouve l’écho des grandes heures de la vraie tradition romantique telle que représentée par des interprètes du passé tels que Josef Lhevinne. Peu de pianistes aujourd’hui ont cette sorte d’intelligence et de goût. Mademoiselle Bonnecaze l’a.
Harold Schonberg, critique au New York Times

Véronique Bonnecaze impressionne par la franchise de son jeu. Elle déploie une énergie alliée à une hauteur de vue impressionnantes, s’oubliant pour faire entendre la musique et rien qu’elle.
Alain Lompech, critique musical au journal Le Monde

 

Véronique Bonnecaze a fait ses premières études musicales au Conservatoire de Bordeaux d’où elle est sortie à 14 ans avec les plus hautes récompenses. Elle a ensuite été admise au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, où elle a obtenu un Premier Prix de Piano et de Musique de Chambre. Elle a été lauréate et finaliste de plusieurs concours internationaux dont Genève, Mavi Marcoz, Chopin Palma de Majorque, Pescara, Jaen… Elle a souvent joué en récital et avec orchestre en France, en Autriche, Allemagne, Suisse, aux États-Unis, Belgique, Espagne, Italie, Hongrie, Suède, Grèce, Japon…
Dans son répertoire de prédilection, on retrouve souvent des cycles d’œuvres de Chopin, Schumann ou Liszt, et des compositeurs russes comme Scriabine et Rachmaninov. Debussy et Ravel y tiennent également une place importante.
Son disque des 24 Études de Chopin a été salué par la critique.
Outre ses activités de pianiste, Véronique est directrice artistique de la série de concerts "Harmonies du soir" à l'Hôtel Plaza Athénée à Paris.

 

Véronique Bonnecaze entretient depuis l’âge de huit ans une relation privilégiée avec Chopin.
C’est Chopin qui m’a ouvert les portes de la musique et je n’aurais pas choisi de consacrer ma vie au piano sans lui nous confie-t-elle lors d’un entretien consacré à l’enregistrement de ce CD.

Quelle place occupe Chopin dans votre carrière pianistique ?

Une très grande place ! J’ai joué tout Chopin, et à une époque, j’ai adoré donner toutes les Études en concert et je pense récidiver... Chopin, par son élévation, sa noblesse, sa cohérence alliée à la plus grande inventivité et par la connaissance incomparable des possibilités de l’instrument mises au service du chant est un des plus extraordinaires représentants de l’époque romantique.

Quelle sont les difficultés propres à la musique de Chopin ?

Cela se résume au mot « naturel » et c’en est toute la problématique !

Qu’est-ce qui a guidé le choix des pièces enregistrées sur ce CD ?

Ce disque est publié dans le cadre du bicentenaire de la naissance du compositeur. L’Allegro de concert et les Écossaises, pièces relativement peu jouées, sont ma contribution à cette célébration. Le reste du programme, notamment la Sonate op.58 et la Fantaisie sont des œuvres que j’ai souvent interprétées en concert tout simplement parce que je les aime.

Quelles sont la place et la singularité de la musique de Chopin dans l’immense production pianistique de la période romantique ?

Bien que trouvant ses bases chez Bach et qu’imprégnée de l’esprit de Mozart, la musique de Chopin ne descend de personne et n’a pas fait école non plus. Une des particularités du génie de Chopin est sa poésie secrète, elle ne trouve sa source qu’en lui-même. Plus étonnant chez ce compositeur, c’est qu’il est presque impossible de discerner une évolution ou des « manières » différentes. Dès les Études op.10, à l’âge de vingt et un ans, il a trouvé son style, sa technique. Il semble être resté en marge de tous les courants artistiques et intellectuels de son époque.

Quels sont les pianistes chopiniens qui vous inspirent, que vous admirez le plus et pourquoi ?

Parmi les pianistes actuels que j’admire, Pollini pour la perfection absolue du chant et de la technique mise à son service (ses Préludes !), Sokolov pour son inventivité et sa maîtrise, le jeune Kissin pour sa spontanéité, sa fraîcheur et son énergie, Martha Argerich pour le naturel sophistiqué de son phrasé et ses moyens fabuleux, Pogorelich dans la Funèbre, Zimerman aussi… Parmi les grands du passé, Lipatti pour sa troisième Sonate et ses Valses, Samson François pour ses Nocturnes qu’il rêve plus qu’il ne les chante, mais dans un style différent, j’aime Rachmaninov dans la Funèbre, Horowitz dans les Mazurkas, et par dessus tout, Michelangeli pour TOUT…

Si vous aviez rencontré Chopin, que lui auriez vous demandé sur le plan de l’exécution de ses œuvres ?

Les partitions de Chopin sont respectueuses de l’interprète qui a tout de même de la latitude dans ses choix interprétatifs. Je crois que je me serais simplement assise pas trop loin de lui pour l’observer, et que je l’aurais écouté sans rien lui demander !

Propos recueillis par Christian Lorandin

 

Polymnie

 

“A piece by Chopin in his most crazy style : One can see before his eyes the dancer pirouetting as if seized by madness, and in turn one’s spirits are overcome by dizziness.” Thus wrote Schumann of the Op. 43 Tarantella which Chopin finished in George Sand’s house in Nohant at the beginning of the summer of 1841. This is a unique piece in Chopin’s production as it owes very much to the Italianate fashion of the Louis-Philippe years as made famous by Rossini’s Danza. With its obstinate rhythm, this piece is more profound than it looks and it grabs us into its perpetual motion.

Chopin composed the Op. 45 Prelude a few months after the Tarantella, in September 1841, in Nohant, at the request of his friend and publisher Maurice Schlésinger. This work is a jewel of inspiration which seems to progress, as noted by Marie Paule Rambeau, “in successive waves that remind irresistibly of the concentric circles drawn by the bounce of a pebble in still water.” Its harmonic treasures and its constant modulations look to the future. Chopin said laconically of this deeply moving work : “It modulates nicely and I can send it without fear”.

The Op. 46 Allegro de Concert was finished at the end of August 1841, also in Nohant. It was probably meant to be a movement in a projected third piano concerto which Chopin had thought very deeply about but which he had abandoned for good in 1835. One can indeed recognize in this piece the style of the young Chopin, dense, sometimes acrobatic, requiring extraordinary virtuosity, and yet truly perilous for the pianist. Even though it is quite different from his works of the same period, this Allegro displays in many instances Chopin’s inimitable cantabile.

The Op. 49 Fantaisie is the last work Chopin composed during the fruitful summer of 1841. His contemporaries greeted it with reservations in spite of its truly visionary qualities, its liberty and yet its very powerful architecture. Schumann for one was not totally enthusiastic : “In the Fantaisie one meets again the poet of tones, bold and violent, as we got to know him. It is filled with genius in its details, even though as a whole it doesn’t seem to have abided by a harmonious yet formal frame.” Chopin’s Fantaisie has inspired many other commentaries including by Guy Sacre who describes it appropriately as a “solitary poem where an unbridled and fantastic imagination reigns supreme”.

The Op. 58 B Minor Sonata is Chopin’s great work of the summer of 1844. Chopin wrote it in difficult times for him. Indeed, after Nicolas Chopin’s death and the worsening of his lung illness, Chopin was tired and hurting, and this influenced both his character and his activities. Yet nothing of the sort can be felt in this dazzling Sonata. On the contrary, it seems to be only a hymn to life, to joy, and to elegance. With its powerfully lively four movements, it could not be more different from the Op. 35 Sonata. The Allegro Maestoso whose symphonic nature was noted by Vincent d’Indy, opposes from the start an element of violence to a profoundly moving cantilena. The Scherzo is a vertiginous moto perpetuo interrupted around its center by a mysterious and dreamy episode. The sublime and mesmerizing Largo is reminiscent of a nocturne. The Finale in the form of a rondo propels its breathless theme towards a luminous and powerfully energetic coda.

The group of Op. 63 Mazurkas is the last one Chopin published. Like the Op. 56 and 59 Mazurkas, it is a triptych which should not be separated. While he first one in B Major is euphoric and relaxed, the second one is dreamy and full of melancholy. Finally, the elegant and refined last Mazurka is a beautiful example of a dialogue between the registers of the instrument.

This recording ends like an encore with the three Op. 72 Écossaises that were published in 1855. These little glittering pieces are youth works probably inspired by Beethoven’s and Schubert’s own Écossaises which were very popular during the first third of the romantic century.

Christian Lorandin
The interpretations are aristocratic and poetic, yet strong enough to encompass the big moments of the true romantic tradition as represented by such pianists of the past as Joseph Lhevinne. Very few pianists of our time have this kind of elegance and taste. Ms. Bonnecaze has.
Harold Schonberg, New York Times music critic

Ms.Bonnecaze’s artistry is impressive. She unleashes an impressive amount of energy sourced in a deep knowledge of the big picture to bring forward the music and nothing else.
Alain Lompech music critic with Le Monde and Diapason

 

Véronique Bonnecaze graduated from the Bordeaux Conservatoire aged 14 with the highest grades. She was then admitted to the Paris Conservatoire where she obtained a First Prize in piano and chamber music.
She won prizes or was a finalist in many international piano competitions among which Geneva, Mavi Marcoz, Chopin Palma de Majorca, Pescara, Jaen…
She gave frequent solo recitals and concerts with orchestra in France (Salle Gaveau, Salle Cortot, Théâtre de l’Athénee, etc…), in Austria (Salzburg Mozarteum), Germany, Switzerland (Geneva Victoria Hall), United States (Weill Hall, New York) but also in Belgium, Spain, Italy, Hungary, Sweden, Greece, Japan, etc…
In her core repertory, she has particular fondness for masterworks of Chopin, Schumann, Liszt, Scriabin, Rachmaninov, Debussy and Ravel.
Her recording of Chopin’s 24 Études was praised by critics.
In addition to her activities as a concert pianist, Véronique Bonnecaze is the artistic director of “Harmonies du Soir”, a series of piano recitals held at the Plaza Athénée Hotel in Paris, under the patronage of Fazioli pianos.
Véronique Bonnecaze has a very close relationship with Chopin’s music since her very early childhood. Chopin opened the doors of music for me and I would not have chosen to devote my life to piano were it not for him, she told us during an interview :

What is the place taken by Chopin in your piano career ?

A huge place ! I’ve played all its works. A few years ago, I used to love playing all the Études in one concert, and I think of doing it again. With the nobleness of his inspiration, his unbridled yet coherent imagination and with his incomparable knowledge of the piano’s singing capabilities, Chopin is on the major exponents of the romantic period.

What are the difficulties specific to Chopin’s music ?

I would summarize it in one sentence : “keep it natural”.

What guided your choice of works on this CD ?

This recording was made in the context of the bicentennial of Chopin’s birth. The Allegro de Concert and the Écossaises are relatively neglected and are so to speak my contribution to this celebration. I’ve played the rest of the program quite often, especially the Sonata and the Fantaisie, simply because I love them.

What is the place of Chopin’s music in the huge pianistic output of the romantic period ?

Even tough it is based on Bach’s rigor and it is impregnated with Mozart’s spirit, Chopin’s music isn’t anybody’s descendent and has no real following either. One of the peculiarities of Chopin’s genius is its secret poetry which finds its source only deep inside him. What’s even more astonishing in his output is that it is almost impossible to discern in it an evolution or different styles. He had already found his style and his technique in his Op. 10 Études which he wrote aged only twenty one. It seems that he largely remained on the sidelines of all the major artistic and intellectual currents of his time.

Who are the great Chopin performers who inspire you and whom you admire and why ?

Among living pianists, I particularly admire Maurizio Pollini for his absolutely perfect singing qualities which his technique serves ideally (his Preludes !), Grigory Sokolov for his inventiveness and his mastery, the young Evgeny Kissin for his spontaneity, his freshness and his energy, Martha Argerich for the sophisticated yet natural qualities of her phrasing and her unbelievable technical means, Ivo Pogorelich in the Funeral March Sonata, Krystian Zimerman also… Among the greats of the past, Dinu Lipatti for his Third Sonata and his Waltzes, Samson-François for his Nocturnes which he dreams more than he sings, but in a different style I love Sergei Rachmaninov in the Funeral March Sonata, Horowitz in some Mazurkas and above all, Arturo Benedetti Michelangeli in everything he touches !

If you had met Chopin what would you have asked him in terms of playing his works ?

Chopin’s scores respect the performer who enjoys a fair amount of leeway in interpreting them. I think I would simply have sat not too far from him in order to watch him and that I would have listened to him playing without asking him anything.

Interview by Christian Lorandin
translation : Philippe Yared

 

 

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